Plan de relance : 17 projets « Territoires zéro chômeur de longue durée » vont se déployer en Wallonie

C’était un des dossiers attendus en matière d’emploi en Wallonie… les projets pilotes vont désormais se concrétiser ! A l’initiative du Ministre-Président, Elio Di Rupo, et de la Vice-Présidente, Ministre de l’Emploi, et de la Formation, Christie Morreale, 17 expériences pilotes « Territoires zéro chômeur de longue durée » vont se déployer dans les prochaines semaines. Ces dernières ambitionnent d’offrir un contrat de travail à près de 750 personnes durablement sans emploi.

Les projets, co-financés par l’Union Européenne et la Wallonie à hauteur de 104 millions d’euros, viennent en effet d’être désignés par le Gouvernement : sur 19 candidatures reçues, 17 ont été retenues car elles répondaient aux critères de sélection.

Objectifs ? Ramener à l’emploi des personnes qui en sont très éloignées depuis plusieurs années en suivant une démarche novatrice qui a pour point de départ : personne n’est inemployable ! De nombreux besoins sociaux, en éducation, santé, transition climatique, propreté, mobilité…ne sont pas couverts, les autorités publiques mettent en place des leviers pour répondre à ces problématiques. Le projet prévoit de partir des compétences et aspirations des personnes et de construire leur emploi avec elles. 

Les contours de ce vaste projet pour l’emploi sont les suivants :  

  • Une prise de contact entre les personnes les plus éloignées de l’emploi et les porteurs de projet pour définir et construire ensemble des emplois et activités qui répondent aux besoins sociaux et sociétaux du territoire ;
  • Un appel à projets dans le cadre de la programmation européenne FSE+, pour développer des expériences pilotes durant 5 ans ;
  • Des personnes bénéficiaires qui doivent être sans emploi depuis plus de 2 ans et être domiciliées sur le territoire sélectionné depuis au moins 6 mois ;
  • Un focus sur des zones socio-économiques où le taux de chômage est plus élevé selon les indicateurs de l’IWEPS (arrondissements de Charleroi, Liège, Mons, La Louvière, Verviers, Namur et la Province du Luxembourg). Les projets seront développés sur des « micro-territoires » de maximum 15.000 habitants au sein de ces arrondissements ;
  • Des villes, communes, CPAS ou encore asbl et entreprises à finalité sociale comme porteurs de projets. Des partenariats ont pu être noués avec des acteurs de la réinsertion, de la formation, des entreprises et autres acteurs locaux pour développer des projets en vue de redynamiser l’emploi sur leur territoire ;
  • Des projets innovants, répondant à des besoins d’emploi local ou social au sens large et concertés avec les acteurs économiques locaux pour ne pas entrer en concurrence avec des activités déjà assumées sur le territoire.

« Ces 17 projets innovants pour l’emploi, se veulent positifs pour l’individu et pour la collectivité. Ils visent en effet à permettre aux personnes de retrouver davantage d’estime de soi, de lien social ainsi que du pouvoir d’achat via un emploi porteur de sens et, pour la société, de répondre à des besoins sociaux non-rencontrés tels que des services d’entraide, de réparation, d’entretien… à l’échelle d’un quartier ou sur différents micro-territoires », précise Christie Morreale.

Liste des 17 projets « Territoire zéro chômeur de longue durée »

Province de Liège :

  • Liège (Quartier de Droixhe, Sainte-Marguerite et Saint-Léonard) : 46 emplois
  • Flémalle (les quartiers de Flémalle-Haute, Flémalle-Grande et Yvoz-Ramet) : 30 emplois
  • Seraing (le bas de Seraing, le bas d’Ougrée et le bas de Jemeppe) : 60 emplois
  • Trooz et Chaudfontaine (le long de la Vallée sur Trooz, Chaudfontaine et Vaux-sous-Chèvremont) : 55 emplois
  • Herstal et Oupeye (les quartiers de Pontisse, Wauters et Marexhe à Herstal et les quartiers de Haccourt, Vivegnis à Oupeye) : 55 emplois
  • Comblain-au-Pont, Sprimont et Aywaille (commune de Comblain, les villages de Sprimont limitrophes à la commune de Comblain et une partie de la commune d’Aywaille) : 55 emplois
  • Verviers et Dison (les quartiers d’Hodimont et de Prés-Javais ainsi que le centre de Dison ) : 55 emplois

Province de Hainaut :

  • Farciennes (l’ensemble de la commune)  : 50 emplois
  • Mons (localité de Jemappes et ses alentours) : 100 emplois
  • Charleroi (le quartier de Marchienne-au-Pont et, plus particulièrement, le centre, Matadi, État, Est et Providence) : 50 emplois
  • La Louvière (quartier de la gare de Strepy-Bracquegnies, site de Strepy Mon Gaveau, Cité du Bois-du-Luc et les alentours de Saint-Vaast) : 10 emplois
  • Colfontaine (les localités de Pâturages et de Wasmes) : 50 emplois
  • Frameries (territoire communal) : 25 emplois

 Province de Luxembourg :

  • Virton, Rouvroy et Meix-Devant-Virton (l’ensemble des communes) : 20 emplois
  • Hotton, Durbuy, Erezée, Rendeux et la Roche-en-Ardenne (Bomal, Barvaux, Centre de Durbuy, centre d’Hotton, centre d’Erezée, Soy-Viron, centre de Rendeux et centre de la Roche-en-Ardenne) : 24 emplois
  • Bertrix (l’ensemble de la commune) : 15 emplois

Province de Namur :

  • Gembloux (commune hors villages) : 25 emplois

 

Trois exemples

Farciennes mènera une expérience sur la totalité de son territoire. Elle comptabilise quelques 475 demandeurs d’emploi de longue durée et lutte activement pour la remise à l’emploi puisque depuis 2008, Farciennes a réduit son chômage de 33% à 17%. Le projet devrait notamment viser le développement économique du territoire et permettre d’offrir des services aux travailleurs de Google, Mercedes, Ecoterres, Alumatic qui vont s’installer sur la commune. Il pourrait par exemple s’agir d’offrir un service de repas en entreprise inexistant actuellement, de car-wash ou d’entretien d’espace vert. Dans cette optique, cette expérience innovante devrait avoir un impact positif sur les femmes qui souffrent davantage de difficultés d’accès au marché de l’emploi. Les jeunes seront aussi une cible privilégiée et pourront venir tester leurs idées puisque 40% de la population de la commune a moins de 30 ans. D’autres types de création d’emplois sont également envisagés tels que des services de garde d’enfants, un projet de ressourcerie, de mercerie, etc.

 

A Liège, le projet pilote couvrira les trois quartiers moins favorisés de Droixhe, Sainte-Marguerite et Saint-Léonard. Il vise l’engagement de 46 personnes. Pour ce faire, l’entreprise « la conciergerie sociale » sera créée. Elle engagera sous contrat de travail des personnes, domiciliées dans les trois entités et elle développera avec elles une offre de service utile aux habitants de ces quartiers. Du brico-dépannage, des petits travaux de nettoyage, des courses à domicile pour les seniors, etc. pourraient ainsi émerger en termes d’emplois. Les personnes qui entameront un processus d’insertion socioprofessionnelle au sein de la conciergerie sociale auront l’opportunité de développer des compétences techniques en fonction de leur projet professionnel et d’acquérir des compétences sociales utiles à leur insertion. Les futurs travailleur.euse.s de la conciergerie sociale participeront pleinement à la vie de leur quartier. Ils deviendront des relais pour les habitants du quartier ou encore des médiateurs permettant de prévenir les incivilités et de favoriser le vivre ensemble.

 

Dans le Luxembourg, une expérimentation sera développée sur les communes de Virton, Meix-devant-Virton et Rouvroy. Sur base d'une approche croisée des souhaits et capacités des personnes sans emploi et des besoins non couverts sur le territoire, de nouvelles activités économiques devraient voir le jour. Un travail déjà entamé depuis quelques années entre les personnes et les porteurs de projets permet d’avancer quelques pistes d’emplois : certains villages étant isolés, il est apparu que des services tels que la création de taxi social, de garage solidaire, de plate-forme de co-voiturage et de véhicule communautaire pourraient répondre à des besoins collectifs. Les services envers la population comme l’aide à la lecture de facture, le soutien administratif pour les personnes éprouvant des difficultés, la réalisation de travaux pour les particuliers (déneigement, d’entretien/réparation dans les jardins privés…), des services destinés aux personnes âgées (animation, personnes de compagnie…) pourraient aussi émerger. Le soutien aux « vieux métiers » tels par exemples que celui de cordonnier ou encore le maraichage, la transformation et la vente de produits pourraient enfin également générer des emplois.

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