Précarité menstruelle : la Wallonie étend la distribution de protections hygiéniques gratuites sur tout son territoire

La précarité menstruelle reste aujourd’hui un tabou et une réalité pour de nombreuses filles et femmes. Pour faire face aux dépenses liées aux menstruations, une femme doit en moyenne dépenser entre 10 et 12 euros par mois, soit un budget d’environ 120 à 144 euros par an. Pour nombre de femmes ou de familles plus fragilisées, cela signifie parfois de choisir entre le besoin de protections hygiéniques et leurs besoins alimentaires, soit deux besoins de première nécessité. Les personnes les plus concernées sont notamment des étudiantes, des mères à la tête d’une famille monoparentale ou encore des femmes sans domicile fixe, etc.

Cette réalité, renforcée par le contexte culturel tabou qui entoure encore les menstruations, peut aussi impacter leur vie sociale et leur santé : risques sanitaires causés par la fabrication artisanale des protections périodiques (avec des chaussettes, essuie-tout, chiffons ou encore des journaux), risque d’exclusion sociale lorsque l’on est amenée à s’éloigner de l’école ou du travail en période de menstruation, honte du manque d’argent, etc. 

A l’aube de ce 8 mars, Journée internationale des Droits des femmes, dans le cadre du plan de lutte contre la pauvreté et du plan égalité femmes-hommes de la Wallonie, la Vice-Présidente et Ministre wallonne des Droits des femmes, Christie Morreale, a décidé de renouveler et d’étendre le projet de distribution de protections hygiéniques gratuite sur l’ensemble du territoire wallon. 

Un an après son lancement, un bilan positif de son vaste projet pilote de lutte contre la précarité menstruelle peut effectivement être dressé. Concrètement, sur les Provinces pilotes de Liège, de Namur et du Hainaut, grâce à une subvention de 440.000 euros, les équipes de Soralia ont ; 

  • Établi des partenariats avec plus de 200 structures (principalement des institutions accueillant des publics fragilisés comme les foyers d’hébergement, les maisons médicales, les centres de planning familial, les centres de formation, les lieux d’accueil d’urgence, les abris de nuit ou les abris de jour) afin qu’elles deviennent des points de distribution ;
  • Permis l’installation de plus de 100 distributeurs dans les structures dont les infrastructures le permettent afin d’accroître la disponibilité des protections et de permettre aux femmes de se fournir anonymement ; 
  • Permis de distribuer gratuitement près de 1,5 million de protections périodiques
  • Réalisé un dépliant informatif adapté aux besoins et spécificités des différents publics (femmes racisées et/ou d’origine étrangère, jeunes, SDF, personnes transgenres, …) sur la santé menstruelle afin d’accompagner les distributions. 

« Forte de ces résultats et vu les retours positifs des associations de terrain, j’ai donc décidé de renouveler ce projet qui répond aux attentes et besoins des femmes précarisées et de l’étendre aux deux Provinces wallonnes non couvertes jusqu’ici, à savoir : le Luxembourg et le Brabant wallon. A cet effet, une enveloppe totale de 675.000 € est mobilisée pour 2023 », conclut Christie Morreale.

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